La Mercuriale


Vue d’exposition
Galerie Mélanie Rio
Nantes, 2020


Impression pigmentaire sur papier aquarelle
Cadre aluminium
20,2 x 20,2 x 3 cm


La Mercuriale

Depuis mon domicile, j’aperçois, au loin, l’une des deux tours aux façades vitrées des Mercuriales qui se dresse porte de Bagnolet. J’ai pris pour habitude de la photographier régulièrement, avec un smartphone, entre l’aube et l’aurore depuis la même fenêtre de mon appartement.
Selon les heures de la journée, par le jeu des réflexions du soleil sur les surfaces de verre, les différents plans de la façade semblent s’allumer ou s’éteindre. Les conditions climatiques jouent aussi sur le rendu des couleurs et de la forme de l’objet photographié : la brume adoucit les contrastes, les couleurs se diluent dans les demi-teintes, et la silhouette de l’édifice s’estompe. Chaque nouvelle prise de vue offre une nouvelle expérience de la lumière, et la perception s’aiguise dans la répétition du geste photographique.
Dans l’image, l’édifice occupe la totalité du cadre, le plan serré est obtenu par les opérations successives du zoom et de l’agrandissement. Ces transformations excluent les détails, la forme de l’édifice est ramenée à une simple surface parallélépipédique ; le processus dilate et décompose le grain numérique, la matière photographique perd son homogénéité. Les prises de vues s’accumulent à mon rythme personnel et rejoignent sur Instagram le flux des images.Imprimées sur papier aquarelle, elles se chargent des spécificités du support et s’hybrident d’une dimension picturale.